Il est des jours, nous ressentons encore plus le destin de notre club. Un Madrid par là, un Real par ci… Cela en devient étourdissant.
La gloire approche un soir de match, les chants retentissent et les foules affluent. Gerland revêt sa tenue de soirée. On se presse ici, là, et maintenant. Tout converge vers le cratère. L’odeur du souffre entraîne l'élan des fervents. Rien d’autre que la victoire ne peut arriver. En tout cas, la confiance se mue en certitude quand les premiers pas foulent les travées du stade chéri de nos souvenirs. Seuls, en groupe, en bandes, ils arrivent, ils s’installent, ils investissent, ils donnent vie à l’immensité du lieu. Les milliers de tonnes de bétons deviennent alors des murs humains, des chorales de passion et autant de mains, de pieds et de cordes vocales prêts à sauter, hurler et applaudir pour soutenir, pour souffrir et pour savourer.
Et là, opère la magie du lieu. Un frisson de Jean Bouin et déjà nous revoyons cette tribune se lever comme un seul homme… Elle proteste contre la décision injuste de Monsieur Boudin, elle s’offusque d’un tacle vert trop appuyé sur Juninho, elle apprécie l’envolée de mouche Bouafia, elle s’incline sur un geste génial de Sonny… Puis notre regard, mon souvenir se tournent vers le virage sud… Le soir d’un derby houleux, deux passions côte à côte puis face à face et une barrière grillagée blanche qui danse le tango entre les deux, sous le regard bourgeois et choqué de Jean Jaurès (un comble). Jean Jaurès, cette tribune, à qui j’ai longtemps tournée le dos, elle qui ne daignait nous accueillir que les soirs de grosses pluies quand le peuple était déjà bien mouillé. Puis au Nord, le cœur… Ses pulsations n’ont pas toujours eu la même intensité, mais le cœur du virage Nord n’a jamais cessé de battre… Les courageux de la pluie et de la D2, ceux que même un ouragan n’aurait pas convaincu de migrer vers Jaurès, ce sont eux qui ont maintenu l’électrocardiogramme de Gerland en vie.
Aujourd’hui où sont-ils ces quelques inconditionnels, ceux qui n’ont jamais cessé d’y croire ? Parfois vous en croiserez un, discret, au coin d’un escalier, un œil nostalgique l’autre savourant l’instant présent, perdu dans quelques évocations lointaines, calme en apparence mais bouillonnant de passion à l’intérieur. Toujours parti pour tout retenir, il finit par tout lâcher, provoquant parfois quelques regards hilares et interloqués des ‘emmaillotés’ d’à côté. A d’autres occasions, quand ses cheveux grisonnent, on l’entend chanter : « Loubet ! Loubet ! »… Quand il est un peu plus jeune et quand il ne se lance pas dans un monologue sur Kastendeutch, il peut prendre des crises aiguës de Bursacomania… Et à la première boulette d’un attaquant, il s’écrie : « Miloooooooooooooos ». Ridicule !… Les supporters ‘en-kités’ de chez OL -ikéa sont encore plus incrédules…
Gerland raisonne et Gerland gronde… il nous sort de nos souvenirs. Les adversaires du jour, les plus grands, les plus prestigieux de notre Histoire, parce qu’ils sont les plus proches, font leur entrée sur notre pelouse. Aujourd’hui, ce soir, c’est jour de football. Le sport reprend ses droits, l’histoire double les intérêts. Le poids de la légende s’installe… Pour rien au monde j’échangerais cet instant contre la moindre oreille de la ligue des champions, toute grande soit elle. Il est notre fla-flu. Il est, comme l’écrivait Jorge Amado à propos du derby carioca, « notre match du siècle » à nous. Tant qu’il existera le football perdurera… Sans lui, il ne sera plus guère intéressant. Il lui reste 90 minutes et 60km pour survivre. Qu’est-ce en comparaison de l’étendue galactique des rêves de ligue des champions ? Il est difficile de convaincre que Clochemerle surpasse le prix Nobel de football. Notre petite querelle de clocher est perpétuelle. Elle fait partie du paysage, là, dans les Monts du Lyonnais. Regardez ! Aux côtés de Gnafron et de la bouteille de Saint-Jo… On voit Ninel offrir la première victoire lyonnaise, on voit Chiesa donner le tournis à une défense de gagas, on voit Rémi Garde courir de joie après un but de légende, on voit Juninho faire enrager un gardien au point qu’il s ‘en prenne à son poteau… De l’autre côte de la colline, ils voient certainement les choses autrement. Les moments qui sont grands pour eux sont douloureux pour nous. Elle est ici la beauté de cette rivalité : C’est parce que nous partageons les souvenirs que rien sera oublié.
Au mois d’août le football se meurt quand boudent les grosses pointures et que se lamentent les desperate houseforumeurs…
Au mois de septembre il s’oublie, quand l’UEFA décide de se fâcher avec un lion sur l’épaule… pauvre papillon ! Cette triste instance a, elle, bien peu de mémoire. Elle semble avoir oublié qu’Henry Delaunay avait été l’arbitre de cette légendaire demi-finale de coupe de France au parc de la Tête d’Or entre le FC Lyon et l’AS française en 1918. Sous les yeux d’ Herriot, qui se serait permis d’ôter un lion d’un maillot lyonnais ? Certainement pas ce bâtisseur du football qu’était Delaunay…
Puis au mois d’octobre, le football revit… Comme ce soir, 14 du mois ! Soir de derby… 81ème d’une série qui n’est pas prêt de s’éteindre.
La gloire approche un soir de match, les chants retentissent et les foules affluent. Gerland revêt sa tenue de soirée. On se presse ici, là, et maintenant. Tout converge vers le cratère. L’odeur du souffre entraîne l'élan des fervents. Rien d’autre que la victoire ne peut arriver. En tout cas, la confiance se mue en certitude quand les premiers pas foulent les travées du stade chéri de nos souvenirs. Seuls, en groupe, en bandes, ils arrivent, ils s’installent, ils investissent, ils donnent vie à l’immensité du lieu. Les milliers de tonnes de bétons deviennent alors des murs humains, des chorales de passion et autant de mains, de pieds et de cordes vocales prêts à sauter, hurler et applaudir pour soutenir, pour souffrir et pour savourer.
Et là, opère la magie du lieu. Un frisson de Jean Bouin et déjà nous revoyons cette tribune se lever comme un seul homme… Elle proteste contre la décision injuste de Monsieur Boudin, elle s’offusque d’un tacle vert trop appuyé sur Juninho, elle apprécie l’envolée de mouche Bouafia, elle s’incline sur un geste génial de Sonny… Puis notre regard, mon souvenir se tournent vers le virage sud… Le soir d’un derby houleux, deux passions côte à côte puis face à face et une barrière grillagée blanche qui danse le tango entre les deux, sous le regard bourgeois et choqué de Jean Jaurès (un comble). Jean Jaurès, cette tribune, à qui j’ai longtemps tournée le dos, elle qui ne daignait nous accueillir que les soirs de grosses pluies quand le peuple était déjà bien mouillé. Puis au Nord, le cœur… Ses pulsations n’ont pas toujours eu la même intensité, mais le cœur du virage Nord n’a jamais cessé de battre… Les courageux de la pluie et de la D2, ceux que même un ouragan n’aurait pas convaincu de migrer vers Jaurès, ce sont eux qui ont maintenu l’électrocardiogramme de Gerland en vie.
Aujourd’hui où sont-ils ces quelques inconditionnels, ceux qui n’ont jamais cessé d’y croire ? Parfois vous en croiserez un, discret, au coin d’un escalier, un œil nostalgique l’autre savourant l’instant présent, perdu dans quelques évocations lointaines, calme en apparence mais bouillonnant de passion à l’intérieur. Toujours parti pour tout retenir, il finit par tout lâcher, provoquant parfois quelques regards hilares et interloqués des ‘emmaillotés’ d’à côté. A d’autres occasions, quand ses cheveux grisonnent, on l’entend chanter : « Loubet ! Loubet ! »… Quand il est un peu plus jeune et quand il ne se lance pas dans un monologue sur Kastendeutch, il peut prendre des crises aiguës de Bursacomania… Et à la première boulette d’un attaquant, il s’écrie : « Miloooooooooooooos ». Ridicule !… Les supporters ‘en-kités’ de chez OL -ikéa sont encore plus incrédules…
Gerland raisonne et Gerland gronde… il nous sort de nos souvenirs. Les adversaires du jour, les plus grands, les plus prestigieux de notre Histoire, parce qu’ils sont les plus proches, font leur entrée sur notre pelouse. Aujourd’hui, ce soir, c’est jour de football. Le sport reprend ses droits, l’histoire double les intérêts. Le poids de la légende s’installe… Pour rien au monde j’échangerais cet instant contre la moindre oreille de la ligue des champions, toute grande soit elle. Il est notre fla-flu. Il est, comme l’écrivait Jorge Amado à propos du derby carioca, « notre match du siècle » à nous. Tant qu’il existera le football perdurera… Sans lui, il ne sera plus guère intéressant. Il lui reste 90 minutes et 60km pour survivre. Qu’est-ce en comparaison de l’étendue galactique des rêves de ligue des champions ? Il est difficile de convaincre que Clochemerle surpasse le prix Nobel de football. Notre petite querelle de clocher est perpétuelle. Elle fait partie du paysage, là, dans les Monts du Lyonnais. Regardez ! Aux côtés de Gnafron et de la bouteille de Saint-Jo… On voit Ninel offrir la première victoire lyonnaise, on voit Chiesa donner le tournis à une défense de gagas, on voit Rémi Garde courir de joie après un but de légende, on voit Juninho faire enrager un gardien au point qu’il s ‘en prenne à son poteau… De l’autre côte de la colline, ils voient certainement les choses autrement. Les moments qui sont grands pour eux sont douloureux pour nous. Elle est ici la beauté de cette rivalité : C’est parce que nous partageons les souvenirs que rien sera oublié.
Au mois d’août le football se meurt quand boudent les grosses pointures et que se lamentent les desperate houseforumeurs…
Au mois de septembre il s’oublie, quand l’UEFA décide de se fâcher avec un lion sur l’épaule… pauvre papillon ! Cette triste instance a, elle, bien peu de mémoire. Elle semble avoir oublié qu’Henry Delaunay avait été l’arbitre de cette légendaire demi-finale de coupe de France au parc de la Tête d’Or entre le FC Lyon et l’AS française en 1918. Sous les yeux d’ Herriot, qui se serait permis d’ôter un lion d’un maillot lyonnais ? Certainement pas ce bâtisseur du football qu’était Delaunay…
Puis au mois d’octobre, le football revit… Comme ce soir, 14 du mois ! Soir de derby… 81ème d’une série qui n’est pas prêt de s’éteindre.
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