Jean-Michel Aulas (OL) s'en veut pour le départ de Bruno Genesio
Face au poids grandissant des ultras lyonnais, le président de l'OL a reconnu jeudi avoir fait une erreur en écoutant les supporters qui lui réclamaient de changer d'entraîneur en fin de saison.

Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, au côté de Bruno Genesio, son ancien entraîneur, en avril dernier. (F. Faugère/L'Équipe)
Régis Dupont 13 décembre 2019 à 01h00
Alors que tout l'OL devrait danser sur les tables après avoir accroché sa onzième qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, la descente de quelques énergumènes sur la pelouse du Groupama Stadium et les scènes qui en ont découlé, mardi au coup de sifflet final de Lyon-Leipzig (2-2), ont brouillé le message envoyé à l'Europe du football. Une partie des supporters lyonnais sort un peu trop souvent de son domaine de compétence. Et Jean-Michel Aulas, partisan depuis toujours d'un dialogue avec les ultras de son club, a fini par le signifier assez clairement, jeudi soir sur Eurosport, en répondant à une question sur la nomination d'un Rudi Garcia peu populaire dans le Rhône, le 14 octobre, en remplacement de Sylvinho.
«Les supporters qui réclamaient le départ de Bruno (Genesio) doivent aussi se remettre en cause»
Jean-Michel Aulas, jeudi sur Eurosport
« C'est vrai, il y avait un risque, a reconnu le président lyonnais. Mais ne courrait-on pas un risque de se retrouver quinzièmes après avoir écouté les supporters ? On leur a donné raison avec Bruno Genesio et je m'en mords les doigts de ne pas l'avoir gardé. Je préfère avoir des résultats plutôt que d'écouter les sifflets. Parfois, il faut être courageux pour dire aux supporters la vérité. Je rappelle que Rudi Garcia a joué la finale de la Coupe d'Europe dans mon stade (la Ligue Europa, perdue face à l'Atlético de Madrid, 0-3, en 2018)... Est-ce qu'il vaut mieux écouter les quelques sifflets et se retrouver en difficulté économique et sportive ? »
Ce mea culpa, le dirigeant de l'OL ne l'avait pas encore exprimé publiquement. « Peut-être que j'ai commis une petite erreur. Est-ce que j'ai bien fait ? J'ai écouté les groupes de supporters. Peut-être que je n'ai pas rendu service à l'institution. Après tout, je suis quelqu'un d'humain. J'ai aussi voulu faire plaisir à Bruno. Moi, je pouvais vivre la situation parce que j'avais plus de bouteille que lui. Peut-être que je n'ai pas rendu service à l'institution. »
Bruno Genesio, fortement contesté depuis des mois par les ultras et sur les réseaux sociaux, avait renoncé le 13 avril, au sortir d'une série de trois défaites : « Depuis quelques temps je fais face, nous faisons face à un climat négatif, qui peut être un frein pour les joueurs et pour le club », avait-il alors déclaré. Huit mois plus tard, la sérénité n'est toujours pas revenue du côté de Décines.
Aulas pensait avoir initié un changement d'ère avec la nomination comme directeur sportif de Juninho, l'idole des supporters. Mais d'entrée, cela ne s'est pas déroulé comme prévu, a-t-il rappelé chez nos confrères. « Quand je suis allé voir Juni, il était partant avec Genesio. Je n'ai probablement pas été en harmonie avec ce que j'ai fait tout au long de ma carrière. Mais les supporters qui réclamaient le départ de Bruno doivent aussi se remettre en cause. »
Ce ne sont pas les supporters qui ont choisi Juninho, ni eux qui ont nommé Sylvinho comme entraîneur ou recruté Jean Lucas, par exemple. Mais le discours du président lyonnais leur était adressé. Notamment quand JMA a justifié le choix de Rudi Garcia, dont le nom est systématiquement sifflé par le Groupama Stadium lors de la présentation des équipes, avant les matches : « Je me suis demandé qui pouvait redresser la barre après avoir donné peut-être trop rapidement le manche à Juninho et Sylvinho. Quand Rudi me dit : "Je joue l'expérience et la complicité avec Juninho", eh bien on se sort d'une sale situation. Parce que quand ça commence à déconner dans le foot, c'est très difficile de stopper l'hémorragie. »
Si les supporters lyonnais, qu'ils soient actifs au stade ou sur les réseaux sociaux, n'avaient pas bien compris le sens des multiples interventions médiatiques de leur président depuis mardi soir, ils ne doivent plus avoir de doutes : le nouveau management mis en place l'été dernier a vécu et Aulas s'occupe de tout, comme il l'avait toujours fait depuis bientôt 33 ans.
publié le 13 décembre 2019 à 01h00
L'Equipe
Face au poids grandissant des ultras lyonnais, le président de l'OL a reconnu jeudi avoir fait une erreur en écoutant les supporters qui lui réclamaient de changer d'entraîneur en fin de saison.
Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, au côté de Bruno Genesio, son ancien entraîneur, en avril dernier. (F. Faugère/L'Équipe)
Régis Dupont 13 décembre 2019 à 01h00
Alors que tout l'OL devrait danser sur les tables après avoir accroché sa onzième qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, la descente de quelques énergumènes sur la pelouse du Groupama Stadium et les scènes qui en ont découlé, mardi au coup de sifflet final de Lyon-Leipzig (2-2), ont brouillé le message envoyé à l'Europe du football. Une partie des supporters lyonnais sort un peu trop souvent de son domaine de compétence. Et Jean-Michel Aulas, partisan depuis toujours d'un dialogue avec les ultras de son club, a fini par le signifier assez clairement, jeudi soir sur Eurosport, en répondant à une question sur la nomination d'un Rudi Garcia peu populaire dans le Rhône, le 14 octobre, en remplacement de Sylvinho.
«Les supporters qui réclamaient le départ de Bruno (Genesio) doivent aussi se remettre en cause»
Jean-Michel Aulas, jeudi sur Eurosport
« C'est vrai, il y avait un risque, a reconnu le président lyonnais. Mais ne courrait-on pas un risque de se retrouver quinzièmes après avoir écouté les supporters ? On leur a donné raison avec Bruno Genesio et je m'en mords les doigts de ne pas l'avoir gardé. Je préfère avoir des résultats plutôt que d'écouter les sifflets. Parfois, il faut être courageux pour dire aux supporters la vérité. Je rappelle que Rudi Garcia a joué la finale de la Coupe d'Europe dans mon stade (la Ligue Europa, perdue face à l'Atlético de Madrid, 0-3, en 2018)... Est-ce qu'il vaut mieux écouter les quelques sifflets et se retrouver en difficulté économique et sportive ? »
Ce mea culpa, le dirigeant de l'OL ne l'avait pas encore exprimé publiquement. « Peut-être que j'ai commis une petite erreur. Est-ce que j'ai bien fait ? J'ai écouté les groupes de supporters. Peut-être que je n'ai pas rendu service à l'institution. Après tout, je suis quelqu'un d'humain. J'ai aussi voulu faire plaisir à Bruno. Moi, je pouvais vivre la situation parce que j'avais plus de bouteille que lui. Peut-être que je n'ai pas rendu service à l'institution. »
Bruno Genesio, fortement contesté depuis des mois par les ultras et sur les réseaux sociaux, avait renoncé le 13 avril, au sortir d'une série de trois défaites : « Depuis quelques temps je fais face, nous faisons face à un climat négatif, qui peut être un frein pour les joueurs et pour le club », avait-il alors déclaré. Huit mois plus tard, la sérénité n'est toujours pas revenue du côté de Décines.
Aulas pensait avoir initié un changement d'ère avec la nomination comme directeur sportif de Juninho, l'idole des supporters. Mais d'entrée, cela ne s'est pas déroulé comme prévu, a-t-il rappelé chez nos confrères. « Quand je suis allé voir Juni, il était partant avec Genesio. Je n'ai probablement pas été en harmonie avec ce que j'ai fait tout au long de ma carrière. Mais les supporters qui réclamaient le départ de Bruno doivent aussi se remettre en cause. »
Ce ne sont pas les supporters qui ont choisi Juninho, ni eux qui ont nommé Sylvinho comme entraîneur ou recruté Jean Lucas, par exemple. Mais le discours du président lyonnais leur était adressé. Notamment quand JMA a justifié le choix de Rudi Garcia, dont le nom est systématiquement sifflé par le Groupama Stadium lors de la présentation des équipes, avant les matches : « Je me suis demandé qui pouvait redresser la barre après avoir donné peut-être trop rapidement le manche à Juninho et Sylvinho. Quand Rudi me dit : "Je joue l'expérience et la complicité avec Juninho", eh bien on se sort d'une sale situation. Parce que quand ça commence à déconner dans le foot, c'est très difficile de stopper l'hémorragie. »
Si les supporters lyonnais, qu'ils soient actifs au stade ou sur les réseaux sociaux, n'avaient pas bien compris le sens des multiples interventions médiatiques de leur président depuis mardi soir, ils ne doivent plus avoir de doutes : le nouveau management mis en place l'été dernier a vécu et Aulas s'occupe de tout, comme il l'avait toujours fait depuis bientôt 33 ans.
publié le 13 décembre 2019 à 01h00
L'Equipe
Commentaire