Voici un interview intéressant du président :
Comme son club, le président lyonnais fait constamment l'actualité. Ses propos font souvent mouche, surtout quand ils dérangent. Exemples.
Pas une semaine ne passe sans que l'on parle de vous. Comment l'expliquez-vous?
Jean-Michel Aulas : " Je pense avoir fait beaucoup pour le football français. J'ai fait évoluer pas mal de sujets. La France était jusqu'alors très en retard sur le plan de sa culture comme de ses structures. Certains ont alors cru intelligent de me mettre des bâtons dans les roues ou de m'affubler d'une étiquette qui n'est pas la réalité. Mais bon, il n'y a rien d'anormal. Tout ceci n'est que le jeu des médias et de quelqu'un qui dirige un club qui est aujourd'hui le meilleur en France.
D'après vous, ce sont encore les médias qui auraient le mauvais rôle...
Lors les dernières semaines, Lyon a subi une campagne de déstabilisation qui nous a paru inéquitable et allant à l'encontre de l'intérêt supérieur du football français. Soit on fait comme certain et on ne dit rien, soit on explique les choses au risque d'avoir quelques " retours ". Cela ne me gêne pas de prendre des coups si c'est dans l'intérêt de l'Olympique Lyonnais.
Que voulez-vous dire par " campagne de déstabilisation " ?
De façon très jalouse, celle-ci a voulu démontrer que les arbitres seraient peut-être favorables à Lyon, que je serais peut-être trop influent à la Ligue, que Lyon est trop fort, trop grand, trop riche, et j'en passe... Je pense que ce sont des arguments de mauvais perdant, de gens envieux de la réussite de l'OL. (Ironique.) Mais que tout le monde se rassure. Aujourd'hui, les choses ont repris un court normal. Lyon est plus sympathique puisqu'on a perdu à Rennes.
Aimez-vous la polémique ?
Pas du tout. Les gens qui me connaissent savent que je suis quelqu'un de consensuel et d'humaniste. Je n'aime pas la polémique, mais je suis un compétiteur. Pour moi, il vaut mieux être premier que deuxième.J'essaie, culturellement, de faire prendre conscience au public,et de manière générale aux médias, que notre stratégie est tournéevers l'élitisme. Vers la victoire.
N'y a-t-il pas chez vous un côté tacticien qui consiste à attirer l'attention et ainsi " protéger " votre équipe ?
Mon rôle est de dénoncer les choses qui ne sont pas correctes sur le plan éthique. Parfois, c'est vrai, je joue un rôle plus stratégique qui tend à laisser les joueurs dans leur domaine et à faire en sorte de détourner ce qui pourrait aller contre eux, afin de les épargner de toutes influences extérieures.
Cette attitude nuit-elle à l'image de Lyon ?
Au contraire. Un récent sondage Ipsos effectué par nos soins montre qu'il y a cinq ans, on était le troisième club le plus apprécié de France. Mais depuis l'an passé, nous sommes passés devant l'OM. Cette année, l'écart s'accroît.Une deuxième partie de ce sondage démontre aussi que le public apprécie la rigueur,la transparence et le langage utilisé pour positionner l'Olympique Lyonnais.On voit que c'est très positif.
Vice-président du Conseil d'administration de la Ligue, représentant des clubs de L1, cela doit en agacer plus d'un de constater que vous êtes à la fois juge et partie dans le football français...
Encore une fois, cela agace surtout les gens qui perdent, ceux qui avaient l'habitude d'être devant l'Olympique Lyonnais. Quand vous avez quatorze ans de conseil d'administration, vous avez une culture foot et des informations qui sont supérieures à ceux qui débarquent.
On se trompe en disant que vos rapports avec Frédéric Thiriez se sont détériorés?
Je ne suis pas du tout d'accord avec certaines mesures prises par lui concernant l'OL. À force d'entendre dire qu'il y a un axe Thiriez-Aulas à la Ligue, Frédéric Thiriez, pour se justifier, est obligé de prendre des décisions contraires à l'intérêt de notre club. Et ce n'est pas bien. Quand il prend de bonnes décisions, j'applaudis. Mais quand il en prend de mauvaises, je le dénonce aussi. C'est ma manière de montrer mon souci d'objectivité et ma volonté de défendre Lyon. Quand la Ligue ne fait pas bien son travail et privilégie la masse plutôt que l'élite, elle ne fait pas son travail dans l'intérêt supérieur du football français.
Quel est pour vous l'intérêt supérieur du football français ?
Que l'équipe de France ait les meilleurs joueurs, qu'ils évoluent dans des clubs français et remportent une coupe d'Europe. Si tout ce qui est fait a pour objectif de diminuer la compétitivité de clubs comme Lyon, Bordeaux ou Lille, je ne suis pas d'accord.
Voudriez-vous que Lyon soit davantage protégé afin d'avoir plus de chances de gagner une coupe européenne ?
Quand Lyon et Lille se mettent d'accord pour jouer le vendredi juste avant un match de Ligue des Champions et que la Ligue refuse, je trouve cela anormal. Quand on nous envoie jouer à Rennes l'après-midi au moment de la sieste deux jours après avoir joué en C1 contre Kiev, c'est encore anormal. J'aurais préféréque l'on joue le dimanche. Et si aujourd'hui,nous avons plus de blessés que d'autres,c'est parce que les cadences sont infernaleset que l'on nous oblige à moins de récupération. Demain (samedi), on va jouer à Sedan alorsque l'on joue mardi soir à Madrid. Est-ce raisonnable ? Est-ce que cela va aider Lyon à se qualifier et finir premier du groupe E ? Là encore, il s'agit d'une mauvaise décision. Pourquoi ne pas nous faire jouer le vendredi, soit 24 heures plus tôt ?
La Ligue manque-t-elle de souplesse ?
Les gens qui prennent ces décisions ne sontpas toujours les plus informés de la vie professionnelle du football. De plus, la pression médiatique est très forte pour que Lyon soit pénalisé plutôt que valorisé. Pas parce quec'est Lyon mais parce que l'OL fait partie des deux ou trois équipes françaises évoluant en Ligue des Champions. Je ne demande pas de faveur pour Lyon spécialement. Je demande des faveurs pour les clubs de l'élite. Quand on fait reprendre la L1 avant tous les championnats européens, croyez-vous ce soit judicieux ? Ce choix permet-il à la Ligue de faire jouer sa Coupe ou est-ce une solution qui empêche un club comme Lyon d'avoir ses onze internationaux disponibles pour démarrer le championnat ?
Vous avez été l'un des artisans de l'élection de Frédéric Thiriez à la LFP. Peut-on dire qu'une fracture importante s'opère entre vous et lui ?
Ce n'est pas une fracture. C'est une opposition de culture et de stratégie. Que veut-on réellement ? La meilleure équipe de France ? Les meilleures équipes de clubs ? Ou veut-on une L1 et une L2 assez linéaire et homogène ?
Au fait, le 26 janvier prochain, MichelPlatini se présente à la présidence de l'UEFA. Le soutiendrez-vous ?
Question difficile... Selon la réponse, je risque d'être mal positionné par rapport à son concurrent (Lennart Johansson). Michel Platini a l'avantage d'être Français. Mais il a des idées, notamment sur le plan de l'organisation du football européen, que je ne partage pas. Elles privilégient de manière extrêmement politicienne les clubs moins importants. Ce qui est paradoxal puisqu'il a fait l'essentiel de sa carrière de footballeur à la Juventus et à Saint-Étienne. Cela étant, avoir un président français à l'UEFA, c'est un atout. Sur le plan des hommes, je connais mieux Platini que Johansson. Mais un Platini qui aurait des idées plus proches de celles que l'on développe, ce serait formidable (rires). "
Propos recueillis par Lionel Vella
Source : http://www.myfreesport.fr/sports/foo...ants-7453.html
Comme son club, le président lyonnais fait constamment l'actualité. Ses propos font souvent mouche, surtout quand ils dérangent. Exemples.
Pas une semaine ne passe sans que l'on parle de vous. Comment l'expliquez-vous?
Jean-Michel Aulas : " Je pense avoir fait beaucoup pour le football français. J'ai fait évoluer pas mal de sujets. La France était jusqu'alors très en retard sur le plan de sa culture comme de ses structures. Certains ont alors cru intelligent de me mettre des bâtons dans les roues ou de m'affubler d'une étiquette qui n'est pas la réalité. Mais bon, il n'y a rien d'anormal. Tout ceci n'est que le jeu des médias et de quelqu'un qui dirige un club qui est aujourd'hui le meilleur en France.
D'après vous, ce sont encore les médias qui auraient le mauvais rôle...
Lors les dernières semaines, Lyon a subi une campagne de déstabilisation qui nous a paru inéquitable et allant à l'encontre de l'intérêt supérieur du football français. Soit on fait comme certain et on ne dit rien, soit on explique les choses au risque d'avoir quelques " retours ". Cela ne me gêne pas de prendre des coups si c'est dans l'intérêt de l'Olympique Lyonnais.
Que voulez-vous dire par " campagne de déstabilisation " ?
De façon très jalouse, celle-ci a voulu démontrer que les arbitres seraient peut-être favorables à Lyon, que je serais peut-être trop influent à la Ligue, que Lyon est trop fort, trop grand, trop riche, et j'en passe... Je pense que ce sont des arguments de mauvais perdant, de gens envieux de la réussite de l'OL. (Ironique.) Mais que tout le monde se rassure. Aujourd'hui, les choses ont repris un court normal. Lyon est plus sympathique puisqu'on a perdu à Rennes.
Aimez-vous la polémique ?
Pas du tout. Les gens qui me connaissent savent que je suis quelqu'un de consensuel et d'humaniste. Je n'aime pas la polémique, mais je suis un compétiteur. Pour moi, il vaut mieux être premier que deuxième.J'essaie, culturellement, de faire prendre conscience au public,et de manière générale aux médias, que notre stratégie est tournéevers l'élitisme. Vers la victoire.
N'y a-t-il pas chez vous un côté tacticien qui consiste à attirer l'attention et ainsi " protéger " votre équipe ?
Mon rôle est de dénoncer les choses qui ne sont pas correctes sur le plan éthique. Parfois, c'est vrai, je joue un rôle plus stratégique qui tend à laisser les joueurs dans leur domaine et à faire en sorte de détourner ce qui pourrait aller contre eux, afin de les épargner de toutes influences extérieures.
Cette attitude nuit-elle à l'image de Lyon ?
Au contraire. Un récent sondage Ipsos effectué par nos soins montre qu'il y a cinq ans, on était le troisième club le plus apprécié de France. Mais depuis l'an passé, nous sommes passés devant l'OM. Cette année, l'écart s'accroît.Une deuxième partie de ce sondage démontre aussi que le public apprécie la rigueur,la transparence et le langage utilisé pour positionner l'Olympique Lyonnais.On voit que c'est très positif.
Vice-président du Conseil d'administration de la Ligue, représentant des clubs de L1, cela doit en agacer plus d'un de constater que vous êtes à la fois juge et partie dans le football français...
Encore une fois, cela agace surtout les gens qui perdent, ceux qui avaient l'habitude d'être devant l'Olympique Lyonnais. Quand vous avez quatorze ans de conseil d'administration, vous avez une culture foot et des informations qui sont supérieures à ceux qui débarquent.
On se trompe en disant que vos rapports avec Frédéric Thiriez se sont détériorés?
Je ne suis pas du tout d'accord avec certaines mesures prises par lui concernant l'OL. À force d'entendre dire qu'il y a un axe Thiriez-Aulas à la Ligue, Frédéric Thiriez, pour se justifier, est obligé de prendre des décisions contraires à l'intérêt de notre club. Et ce n'est pas bien. Quand il prend de bonnes décisions, j'applaudis. Mais quand il en prend de mauvaises, je le dénonce aussi. C'est ma manière de montrer mon souci d'objectivité et ma volonté de défendre Lyon. Quand la Ligue ne fait pas bien son travail et privilégie la masse plutôt que l'élite, elle ne fait pas son travail dans l'intérêt supérieur du football français.
Quel est pour vous l'intérêt supérieur du football français ?
Que l'équipe de France ait les meilleurs joueurs, qu'ils évoluent dans des clubs français et remportent une coupe d'Europe. Si tout ce qui est fait a pour objectif de diminuer la compétitivité de clubs comme Lyon, Bordeaux ou Lille, je ne suis pas d'accord.
Voudriez-vous que Lyon soit davantage protégé afin d'avoir plus de chances de gagner une coupe européenne ?
Quand Lyon et Lille se mettent d'accord pour jouer le vendredi juste avant un match de Ligue des Champions et que la Ligue refuse, je trouve cela anormal. Quand on nous envoie jouer à Rennes l'après-midi au moment de la sieste deux jours après avoir joué en C1 contre Kiev, c'est encore anormal. J'aurais préféréque l'on joue le dimanche. Et si aujourd'hui,nous avons plus de blessés que d'autres,c'est parce que les cadences sont infernaleset que l'on nous oblige à moins de récupération. Demain (samedi), on va jouer à Sedan alorsque l'on joue mardi soir à Madrid. Est-ce raisonnable ? Est-ce que cela va aider Lyon à se qualifier et finir premier du groupe E ? Là encore, il s'agit d'une mauvaise décision. Pourquoi ne pas nous faire jouer le vendredi, soit 24 heures plus tôt ?
La Ligue manque-t-elle de souplesse ?
Les gens qui prennent ces décisions ne sontpas toujours les plus informés de la vie professionnelle du football. De plus, la pression médiatique est très forte pour que Lyon soit pénalisé plutôt que valorisé. Pas parce quec'est Lyon mais parce que l'OL fait partie des deux ou trois équipes françaises évoluant en Ligue des Champions. Je ne demande pas de faveur pour Lyon spécialement. Je demande des faveurs pour les clubs de l'élite. Quand on fait reprendre la L1 avant tous les championnats européens, croyez-vous ce soit judicieux ? Ce choix permet-il à la Ligue de faire jouer sa Coupe ou est-ce une solution qui empêche un club comme Lyon d'avoir ses onze internationaux disponibles pour démarrer le championnat ?
Vous avez été l'un des artisans de l'élection de Frédéric Thiriez à la LFP. Peut-on dire qu'une fracture importante s'opère entre vous et lui ?
Ce n'est pas une fracture. C'est une opposition de culture et de stratégie. Que veut-on réellement ? La meilleure équipe de France ? Les meilleures équipes de clubs ? Ou veut-on une L1 et une L2 assez linéaire et homogène ?
Au fait, le 26 janvier prochain, MichelPlatini se présente à la présidence de l'UEFA. Le soutiendrez-vous ?
Question difficile... Selon la réponse, je risque d'être mal positionné par rapport à son concurrent (Lennart Johansson). Michel Platini a l'avantage d'être Français. Mais il a des idées, notamment sur le plan de l'organisation du football européen, que je ne partage pas. Elles privilégient de manière extrêmement politicienne les clubs moins importants. Ce qui est paradoxal puisqu'il a fait l'essentiel de sa carrière de footballeur à la Juventus et à Saint-Étienne. Cela étant, avoir un président français à l'UEFA, c'est un atout. Sur le plan des hommes, je connais mieux Platini que Johansson. Mais un Platini qui aurait des idées plus proches de celles que l'on développe, ce serait formidable (rires). "
Propos recueillis par Lionel Vella
Source : http://www.myfreesport.fr/sports/foo...ants-7453.html
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