Texte récupéré sur le site de l'Equipe mais pas écrit par un journaliste
Depuis six ans, l’Olympique Lyonnais règne sans partage sur le football français; cette année sa domination a été telle que dès le mois de janvier le Championnat était plié, avec près de cinq mois d’avance sur la fin de la compétition.
L’avance prise par l’OL pendant la première partie de la saison conjuguée à la faiblesse de ses adversaires, d’une inconstance rare, ont relégué le suspense au rang d’un lointain souvenir.
Or l’impression que l’OL est le seul club en France à avoir un vrai potentiel dévalorisegrandement sa réussite - «à vaincre sans péril on triomphe sans gloire»- . Le spectateur en vient à trouver normal que l’OL soit champion et n’y prête pas une grande attention. Ainsi on n’aura plus parlé au cours des derniers mois des problèmes réels ou supposés de l’équipe de Gérard Houiller que de son parcours footballistique sur les terrains français.
Dans ce contexte l’OL est dans une situation paradoxale: un septième puis un huitième titre... n’ajouteraient rien à sa gloire mais tout échec serait considéré comme très grave. En fait ce que Jean-Michel Aulas feint de ne pas voir c’est que les amateurs de football considèrent la Champions League comme LA compétition majeure à gagner et les joutes nationales comme un enjeu de second rang. Cela est d’autant plus vrai que le championnat français tend à devenir de moins en moins intéressant - faible nombre de buts, absence de très grands joueurs, clubs jouant au yo-yo d’une saison à l’autre; les adversaires de valeur, ceux qui rendent la victoire intéressante sont ailleurs, au-delà de nos frontières. Aussi, l’OL n’ayant plus rien à prouver sur la scène hexagonale, il lui faut passer à la vitesse supérieure sous peine d’entrer dans une spirale négative où l’indifférence se mêlera à la résignation.
En matière d’entraîneur, l’arrivée de Gérard Houiller après Paul Le Guen était cohérente dans cette logique de progression et d’affirmation au niveau européen. Houiller avait dirigé un club européen phare - Liverpool-, remporté des trophées à l’échelle continentale, occupé le poste de sélectionneur national... en somme il pouvait être l’homme de la situation. Dès lors le recrutement d’Alain Perrin marque une rupture. Perrin est un bon entraîneur au niveau national - Troyes, Sochaux - mais n’a jamais rien prouvé à l’échelon supérieur; il a entraîné l’OM - seul «gros» club de son parcours - avec un succès mitigé, ses expériences à l’étranger - Qatar, Portsmouth - ont été des échecs. Perrin est le prototype de l’entraîneur à fort potentiel comme Paul le Guen à son arrivée à l’OL en 2002, mais entre-temps l’OL a gagné cinq championnats et systématiquement atteint la 2e phase de la Champions League. Les temps ont changé: il ne faut plus promettre, il faut confirmer et gagner encore plus.
Si Perrin remporte le championnat l’année prochaine tout le monde trouvera ça normal - «bien sûr, il est à Lyon!»-, banal, en revanche une place de 2e ou 3e sera considérée comme un grave échec. De même un résultat moyen en Champions League (élimination avant les demi-finales) signerait encore une grosse désillusion. Avec Perrin à Gerland la prise de risque pour l’OL et Aulas est grande, car il y a beaucoup à perdre et peu à gagner.
En fait on peut s’interroger sur les véritables raisons qui ont poussé l’OL à ne pas s’offrir une pointure (Lippi, Capello, Eriksson..). Sans doute des raisons financières mais cela est un peu court comme explication alors que l’OL annonce un budget record pour la saison à venir avec près de 200 millions d’euros; plus probablement le mode de fonctionnement de l’OL ne correspond pas au mode de management traditionnel des grands clubs européens avec un entraîneur/manager général qui décide de tous les aspects sportifs y compris le recrutement. L’omniprésence de Aulas, le rôle de ses conseillers - officiels et occultes - doit constituer un point d’achoppement avec de nombreux candidats prestigieux.
Aussi, si l’OL veut attirer de grands entraîneurs qui ont déjà fait leur preuve dans des compétitions européenne, il faudra sans doute accepter de revoir le mode de fonctionnement du club et l’aligner sur les standards des grosses écuries que sont Manchester, le Milan ou encore le Real.
Il faut que l’OL accepte la rupture pour changer de dimension et cela passe aussi par l’arrivée de grands joueurs étrangers.
Ici un petit rappel s’impose: lorsque Aulas avait cassé sa tirelire en 1999 pour acheter Sonny Anderson 120 millions de francs, beaucoup l’avaient pris pour un fou mais c’est ce qui avait permis au club de franchir un palier. Il lui faut sans doute accepter de casser sa tirelire encore une fois pour acheter le joueur de classe mondiale qui manque au club rhodanien. Le succès européen, le seul qui vaille désormais pour l’OL, est à ce prix.
Depuis six ans, l’Olympique Lyonnais règne sans partage sur le football français; cette année sa domination a été telle que dès le mois de janvier le Championnat était plié, avec près de cinq mois d’avance sur la fin de la compétition.
L’avance prise par l’OL pendant la première partie de la saison conjuguée à la faiblesse de ses adversaires, d’une inconstance rare, ont relégué le suspense au rang d’un lointain souvenir.
Or l’impression que l’OL est le seul club en France à avoir un vrai potentiel dévalorisegrandement sa réussite - «à vaincre sans péril on triomphe sans gloire»- . Le spectateur en vient à trouver normal que l’OL soit champion et n’y prête pas une grande attention. Ainsi on n’aura plus parlé au cours des derniers mois des problèmes réels ou supposés de l’équipe de Gérard Houiller que de son parcours footballistique sur les terrains français.
Dans ce contexte l’OL est dans une situation paradoxale: un septième puis un huitième titre... n’ajouteraient rien à sa gloire mais tout échec serait considéré comme très grave. En fait ce que Jean-Michel Aulas feint de ne pas voir c’est que les amateurs de football considèrent la Champions League comme LA compétition majeure à gagner et les joutes nationales comme un enjeu de second rang. Cela est d’autant plus vrai que le championnat français tend à devenir de moins en moins intéressant - faible nombre de buts, absence de très grands joueurs, clubs jouant au yo-yo d’une saison à l’autre; les adversaires de valeur, ceux qui rendent la victoire intéressante sont ailleurs, au-delà de nos frontières. Aussi, l’OL n’ayant plus rien à prouver sur la scène hexagonale, il lui faut passer à la vitesse supérieure sous peine d’entrer dans une spirale négative où l’indifférence se mêlera à la résignation.
En matière d’entraîneur, l’arrivée de Gérard Houiller après Paul Le Guen était cohérente dans cette logique de progression et d’affirmation au niveau européen. Houiller avait dirigé un club européen phare - Liverpool-, remporté des trophées à l’échelle continentale, occupé le poste de sélectionneur national... en somme il pouvait être l’homme de la situation. Dès lors le recrutement d’Alain Perrin marque une rupture. Perrin est un bon entraîneur au niveau national - Troyes, Sochaux - mais n’a jamais rien prouvé à l’échelon supérieur; il a entraîné l’OM - seul «gros» club de son parcours - avec un succès mitigé, ses expériences à l’étranger - Qatar, Portsmouth - ont été des échecs. Perrin est le prototype de l’entraîneur à fort potentiel comme Paul le Guen à son arrivée à l’OL en 2002, mais entre-temps l’OL a gagné cinq championnats et systématiquement atteint la 2e phase de la Champions League. Les temps ont changé: il ne faut plus promettre, il faut confirmer et gagner encore plus.
Si Perrin remporte le championnat l’année prochaine tout le monde trouvera ça normal - «bien sûr, il est à Lyon!»-, banal, en revanche une place de 2e ou 3e sera considérée comme un grave échec. De même un résultat moyen en Champions League (élimination avant les demi-finales) signerait encore une grosse désillusion. Avec Perrin à Gerland la prise de risque pour l’OL et Aulas est grande, car il y a beaucoup à perdre et peu à gagner.
En fait on peut s’interroger sur les véritables raisons qui ont poussé l’OL à ne pas s’offrir une pointure (Lippi, Capello, Eriksson..). Sans doute des raisons financières mais cela est un peu court comme explication alors que l’OL annonce un budget record pour la saison à venir avec près de 200 millions d’euros; plus probablement le mode de fonctionnement de l’OL ne correspond pas au mode de management traditionnel des grands clubs européens avec un entraîneur/manager général qui décide de tous les aspects sportifs y compris le recrutement. L’omniprésence de Aulas, le rôle de ses conseillers - officiels et occultes - doit constituer un point d’achoppement avec de nombreux candidats prestigieux.
Aussi, si l’OL veut attirer de grands entraîneurs qui ont déjà fait leur preuve dans des compétitions européenne, il faudra sans doute accepter de revoir le mode de fonctionnement du club et l’aligner sur les standards des grosses écuries que sont Manchester, le Milan ou encore le Real.
Il faut que l’OL accepte la rupture pour changer de dimension et cela passe aussi par l’arrivée de grands joueurs étrangers.
Ici un petit rappel s’impose: lorsque Aulas avait cassé sa tirelire en 1999 pour acheter Sonny Anderson 120 millions de francs, beaucoup l’avaient pris pour un fou mais c’est ce qui avait permis au club de franchir un palier. Il lui faut sans doute accepter de casser sa tirelire encore une fois pour acheter le joueur de classe mondiale qui manque au club rhodanien. Le succès européen, le seul qui vaille désormais pour l’OL, est à ce prix.
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