Bonsoir à tous.
QUEL PIED. :lov:
Tant pis si ce topic devient plus tard un simple message intégré à un sujet X ou Y, il faut que je partage mon ressenti, le plaisir que j'ai vécu, l'excitation inhérente à ce match, la passion qui a traversé chaque fibre de mon corps.
Il était prévu que je me rende en France pour certaines raisons, sur Paris plus exactement. Dès que le choix de la destination fut effectué, le premier réflexe fut de jeter un œil au budget. Il était suffisant. Punaise, Lyon aura quelques matchs en janvier, je venais de voir le derby contre La Duchère, en streaming comme souvent. Et une lumière jaillit. Bonhomme, Lyon joue dans 3 jours contre le champion de France en titre à Gerland, match couperet pour une place dans le dernier carré.
C'est la coupe de la Ligue ? Peu importe, j'aurai pu me déplacer plus tôt et voir ce match contre La Duchère que j'aurai ressenti tout autant d'excitation. Bordel, depuis le temps que je suis l'OL, j'avais mis les pieds une seule fois dans le Rhône (tu parles, 10 minutes à la gare), et JAMAIS à Gerland.
Je débarque à la gare LYON PART-DIEU vers les coups de 14h. Après une visite chez des connaissances autour d'un café, on se décide à faire un petit tour dehors. Pas long, hors de question d'arriver en retard. Direction donc la place Bellecour (pas immense au demeurant) et la fameuse Rue de la Raie dans le jargon lyonnais, rue de la République. On se balade, pensant à se remplir la panse, mais moi à découvrir Gerland. J'oubliais le sourire adressé à la belle demoiselle de la billetterie, le tour à l'OL Store et les quelques photos capturées. C’était avant de rejoindre mes compagnons, apparemment plus intéressés par une soirée maison que de se risquer dans le "grand froid" avec moi.
Après un repas frugal, et en compagnie de mon appareil photo modèle préhistoire (à piles), direction Gerland. Dans le métro, je tends l'oreille, on discute de l’élimination de Dijon (c’était un bourguignon :grn:), du match à venir, chacun fait ses pronostics. Moi, j'ai la tête ailleurs, ou un peu partout. Au match, à l'ambiance, si j'ai choisi la bonne place, la vue que j'aurai, quelle entrée prendre, quelle sera la composition. Je pense aux stades que j'ai visité, à la Meinau, en Algérie, en Égypte, dans d'autres pays, je me dis que ce ne sera pas différent. Un peu, mais un stade est un stade, chargé d'histoire, de son histoire, mais ça reste un rectangle vert et des tribunes.
J'ai envie de crier que c'est ma première à Gerland, mais je garde tout pour moi (Puel's style
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Ça débute. Et très vite, je constate que tout le vacarme, toute l'ambiance émane bien du virage Nord où je me trouve, mais des blocs inférieurs. Rien d'impressionnant mais je me dis que si les 24000 spectateurs s'y mettaient, Gerland ferait vraiment un bien bel 12ème homme. Tu parles.
Dabo prend un rouge. Avant que Duhamel (qui est, rappellons-le, une s*****) ne sorte l'objet tant convoité par les lillois, on discute. J'entends un "ouh la, c'est orange" fuser. Pour moi, le tacle de Dabo contre sainté + Duhamel + ces cancres de lillois (Mavuba en tête, enfoiré) qui se jettent sur l'arbitre tels des chiens sur un os = rouge, bien que ce soit plus spectaculaire que méchant à mon gout. Mais que veux-tu, quand on ne sait pas se contrôler...10ème minute, on va jouer le restant du match en infériorité numérique, ça débute bien pour ma première à Gerland.
Lille commence à monopoliser le ballon. J'ai envie de suivre les Bad Gones (enfin, mon peu de culture concernant les supporters me laisse croire que ce sont eux qui animent le stade en bas) mais tout seul, c'est plus dur. Gonalons joue avec le feu (à moins que ce soit après le 0-1), Hazard est impressionant de facilité, et sur une passe en profondeur d'un mec en noir, Joe Cole fusille notre portier. Pourtant, j'ai bien cru qu'il la mettait en corner. Bah non, 0-1, une demie-heure, on est foutus.
Ça va être dur, je n'y crois pas vraiment. On joue quand même la meilleure équipe du championnat (ou presque), celle qui a le plus de certitudes dans son jeu et qui aligne quasiment son équipe type. Et pourtant, lorsque Michel obtient ce coup-franc, une petite voix m'incite à prendre mon appareil photo et immortaliser le moment car je SAIS qu'il va y avoir un but. Direct ou mal renvoyé par Enyeama, je le sais, je le sens, on va revenir, on va galérer, se fatiguer, mais ils vont le faire car je ne suis pas un chat noir, je ne vais pas vivre ma première à Gerland en quittant le stade triste, sur un 0-3, après que Hazard ait fait l'amour à notre défense (mention à Gonalons qui a tout fait pour le découper) et que Garcia se mette à couiner en conférence de presse. Non.
Et Kallstrom arriva. Souvent décrié sur le forum et auteur hier par moment de passes lumineusement atroces, je crache haut et fort sur ceux qui le critiquent. Il s'est donné encore hier soir, à courir, se battre, tacler, presser, et ça n'a pas de prix. Je sais que nous n'avons pas tous une conception du foot semblable et que le plus important reste la technique du joueur et son intelligence sur le terrain, ses déplacements et ses choix, mais moi, un mec comme lui, ça me fait KIFFER. Point barre. Et c'est valable pour d'autres en général (Briand) ou hier soir (Ederson).
Mi-temps, je descends au bloc inférieur, beaucoup de jeunes, peu de places assises, vue pas géniale puisque la partie centrale est tenue par deux stadiers peu enclin à laisser passer un physique non féminin, même si c'est sa première. Je remonte, prends une ou deux photos, et me rassois.
Pêle-mêle, la tête de Jelen tout proche des buts d'Hugo, la reprise de Balmont, le mauvais match de Grenier, le petit quelque chose en plus de Lacazette (enfin, surtout en première période), l'agressivité de Gonalons, les quelques sifflets pour Gourcuff, le manque de caractère de nos joueurs en général...Et puis...Et puis...
Lisandro, pardonne-moi. J'ai toujours cru que Bastos était le joueur de champ le plus talentueux. J'ai pensé que lors de ta première saison, Niang méritait plus le titre de meilleur joueur de L1 que toi. Mais ce bonhomme, il a l'envie. Il donne de sa personne, il râle, il gueule, c'est un vrai personnage. Et il est talentueux. Jamais il n'aura le niveau d'un Benzema voire du top 10 en Europe, mais c'est un joyau à notre niveau. Je ne vous raconte pas le sentiment lorsque Bastos écrase Bonnart, que le centre en retrait est dévié (?) par un lyonnais, et que, à ce moment particulier, Lisandro reçoit le ballon. Le temps s’arrête. Mes acolytes et moi sommes en position "assis-debout", je crains que si le ballon passe la ligne, dans une explosion de joie, je passe de l'autre coté de la barrière, emporté par ce truc indescriptible qui doit sortir.
Il contrôle, la met en lucarne ou presque. Cordes vocales usées, les yeux qui photographient ce lutin avec son index sur sa tempe, venant près du virage nord pour fêter non pas un but, mais une délivrance. Non pas un ballon au fond des filets, mais un retournement de situation improbable.
La suite, c'est des insultes proférées à l'encontre de Debuchy (ou plutôt de sa mère) qui ne m'a jamais rien fait, mais entre lui, Bonnart, le coup de **** de Rozenhal sur Lisandro et l'arbitrage incohérent de Duhamel, sa mère en a pris pour son grade. De toute façon, c’était en arabe, donc au moins les petits jeunes ne retiendront pas.
Fin du match, je savoure, Kallstrom, Gonalons et un autre joueur (?) jettent leurs maillots. Je fixe le tableau d'affichage, rêveur. J'hume Gerland une dernière fois, cette ambiance, cette atmosphère. En sortant, je tombe sur le bus d'OLTV, avec Maxence, Richard et un autre journaliste. J'ai presque envie de rentrer, leur raconter que c'est la première, que c'est le pied, du bonheur, mais je m'abstiens.
Légèrement déçu du manque d'entrain des spectateurs ainsi que de ne pas m’être assez égosillé la voix, mais je rentre le crane comble de souvenirs, d'images, de moments inoubliables. Aurais-je pu rêver d'un scénario plus enivrant ?
LYON, MERCI. :proud:
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