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Lyon dans l'inconnu après l'annonce du départ de Bruno Genesio
Publié le samedi 13 avril 2019 à 21:37 | Mis à jour le 13/04/2019 à 22:59
L'annonce du retrait de Bruno Genesio, en fin de saison, va placer les joueurs en première ligne dans le sprint de l'OL pour le podium. Elle lance aussi les grands travaux, avec la recherche du prochain entraîneur.
ET MAINTENANT... LA FIN DE SAISON
Les joueurs au centre
En annonçant l'inéluctable, son retrait à la fin de la saison, Bruno Genesio quitte son rôle de personnage central et de paratonnerre : la pression des supporters et des objectifs à atteindre, en cette fin de saison, va se déplacer sur les joueurs, désormais en première ligne, après avoir passé ces dix derniers jours à se cacher derrière plusieurs excuses, dont le feuilleton rocambolesque de la prolongation de contrat de leur entraîneur. Car ce qui compte, ce n'est pas l'annonce d'une décision devenue inéluctable, c'est le moment de l'annoncer, et l'utilisation que l'entraîneur lyonnais et son président, Jean-Michel Aulas, comptent faire de cette communication.
Bruno Genesio : «Il fallait ramener la raison»
Puisque l'élimination en demi-finales de la Coupe de France face à Rennes (2-3) avait fait basculer la saison lyonnaise du côté obscur, déclenchant les deux défaites subies en L1 face à Dijon (1-3) et à Nantes (1-2), puisque ni le groupe ni les joueurs intéressés n'avaient réagi sur le terrain à la décision de Genesio d'écarter les cadres (Marcelo, Fekir, Depay et Traoré remplaçants à Nantes), le levier de l'entraîneur était le seul utilisable.
Aulas et Genesio misent sur l'effet mécanique du balancier, dans un vestiaire sans leader ni caractère, qui pousserait les joueurs vers la responsabilisation, et peut-être même vers l'embarras d'avoir directement provoqué cette situation. Ces derniers temps, il est patent que Depay, totalement ailleurs, Fekir et Aouar ont lâché leur entraîneur. Pour Fekir, c'est paradoxal, alors que plusieurs joueurs du vestiaire ont mal vécu la promotion de Yassin, son frère, dont les débuts professionnels ont été identifiés comme un cadeau de management au capitaine et leader de l'équipe. Pour Aouar, c'est plus simple : il ne digère pas de ne pas avoir joué une minute à Barcelone (1-5), en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions.
Cette annonce peut-elle tout changer ? Peut-être, mais c'est l'incertitude qui plane, à six journées de la fin : puisque le noyau lyonnais n'est plus là, se limitant à Lopes et au staff, ou presque, puisque la plupart des joueurs qui ont une valeur sur le marché ont envie de partir, considérant l'OL comme un tremplin, il va falloir observer dans quelle mesure ce vestiaire sera capable de retrouver son unité et sa compétitivité. Mais l'avenir de Genesio n'étant plus un enjeu ni un sujet de crispation, ce seront bien les joueurs qui devront assumer, pendant un mois et demi, ce qu'ils avaient décidé de fuir, ces derniers temps.
ET MAINTENANT... LE PROCHAIN ENTRAÎNEUR Un Français, mais qui ?
L'OL n'a pas eu d'entraîneur étranger depuis le Yougoslave Vladimir Kovacevic, en 1981-1982, et l'ancien joueur d'Angers était en France depuis plus de dix ans. Dans ces colonnes, le 3 avril, Jean-Michel Aulas avait rappelé sa philosophie : « Il y a plus de risque à prendre un étranger qu'un Français, dans un club comme Lyon. Si l'entraîneur a déjà joué à Lyon, parle français, que je le connais personnellement, on limite le risque. »
Rien ne laisse supposer qu'il va rompre avec ses habitudes, même s'il est attaché à la maîtrise de la langue bien plus qu'à la nationalité. A priori, le président lyonnais n'a encore contacté personne. Le premier nom régulièrement cité est celui de Laurent Blanc (53 ans), parce qu'il est le plus grand nom français disponible sur le marché, et parce que ses équipes jouent bien au foot. Mais si l'OL reste un projet intéressant pour un technicien qui sera resté trois saisons sans banc, et qu'un contact a déjà été établi, ce n'est pas forcément la priorité de l'ancien entraîneur du PSG, qui lorgne plutôt l'étranger, l'Angleterre et l'Espagne, et qui pourrait emmener dans ses bagages Alain Boghossian comme adjoint. C'est un autre aspect qui peut poser problème pour l'OL, au cas où : Blanc aurait l'intention de travailler avec au moins trois adjoints, dont sans doute Nicolas Dehon, l'entraîneur des gardiens, alors qu'Aulas est souvent rétif à ces larges bouleversements du staff, et que l'ADN du club consiste à utiliser des anciens joueurs. Et notamment Grégory Coupet, l'actuel entraîneur des gardiens, dont Anthony Lopes accepterait difficilement le départ.
Mais, à présent que Genesio a annoncé sa décision, c'est dans cette logique de négociation que le club s'apprête à s'engager avec les candidats qu'il va sonder, et qu'Aulas choisira, comme il le fait depuis vingt ans, avec Jérôme Seydoux, son associé principal dans le capital du club, qui interviewe régulièrement les entraîneurs placés dans la short-list.
ET MAINTENANT... GENESIO La possibilité d'un poste à l'OL
Bruno Genesio (52 ans) ne sera plus l'entraîneur de l'OL la saison prochaine, et il ne sera pas entraîneur, tout court. Il a annoncé, samedi, qu'il renonçait à chercher un banc pour l'été à venir. Une annonce qui est un énorme pas en arrière et dit un peu mieux encore l'inanité de l'échéance du 31 mars, qui reposait sur sa volonté d'avoir une réponse pour avoir le temps de négocier un contrat ailleurs. « Je pense que je vais prendre un petit peu de repos après cette saison », a-t-il exprimé. Il a surtout annoncé qu'il pourrait rester au club dans une autre fonction, alors qu'il avait dit le contraire à la fin de l'hiver : « Nous avons échangé avec le président sur l'éventualité de rester au club dans une fonction à définir. »
Il n'échappe à personne que le poste de directeur sportif n'est pas occupé, et que les deux conseillers du président, Gérard Houllier et Bernard Lacombe, sont en fin de carrière. Il est déjà arrivé qu'un entraîneur de l'OL passe du terrain aux bureaux : entraîneur d'octobre 1996 à juin 2000, Lacombe avait retrouvé, dès la saison suivante, son rôle de directeur sportif. Et lorsque Paul Le Guen était arrivé à l'OL, en juin 2002, Jacques Santini s'apprêtait à retrouver son rôle de directeur technique quand Aulas l'avait proposé pour le poste de sélectionneur. Pas de doute : à l'OL, les grands travaux ont débuté samedi.
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