Olympique Lyonnais : Supériorité numérique, infériorité footballistique
Publié le lundi 5 février 2018 à 00:29
Lyon a totalement manqué d'imagination contre un bloc bas dans une seconde période disputée à onze contre dix.
Hervé Penot
MONACO - On le savait avant la rencontre : Lyon connaît souvent des difficultés contre les blocs bas, contre les équipes regroupées. Mais l'OL ne s'attendait pas à vivre ce type de problèmes sur les terres monégasques, contre un adversaire direct à une place
en Ligue des champions. La configuration de la partie a pourtant changé bien des choses et mis en évidence ces faiblesses olympiennes récurrentes.
La soirée d'hier n'a donc pas échappé à la règle, notamment au cours d'une seconde période invraisemblable dans son déroulement. Avec l'expulsion de Keita Baldé, en fin de première période, les blessures en série de pions majeurs (Falcao, Subasic, plus Sidibé, forfait, sans oublier l'absence de Lemar), l'ASM avait décidé, logiquement, de défendre près de sa ligne, de fermer les espaces et d'aspirer l'OL pour les piquer en contre, ce qu'ils ont réussi souvent par un Rony Lopes intenable et auteur du but décisif (3-2, 88e).
1
C'est la première fois que Lyon s'incline après avoir mené 2-0 lors d'un match en L1 depuis le 20 mai 2012 face à Nice (3-4).
Les hommes de Bruno Genesio ont montré ce qui les éloignait encore aujourd'hui des meilleurs. En dépit d'une possession de balle hors norme (voir chiffres), d'une domination territoriale, ils n'ont jamais été capables de casser l'ordonnancement des locaux et ne se sont même quasiment pas créé une occasion en quarante-cinq minutes si l'on excepte des centres dans le paquet comme le symbole d'une imagination envolée. Pour preuve : la feuille de stats avec un seul tir cadré sur neuf tentatives, dont certaines parfois désespérées.
De la passe à dix sans génie
En dépit d'une doublette de milieux défensifs avec deux joueurs susceptibles de casser des lignes par la passe (Aouar) ou par la percussion (Ndombele), les créateurs lyonnais ont rebondi sur un bloc serré, compact. Le manque de vitesse dans les transmissions, de finesse, de travail sur les côtés et l'incapacité à étirer les lignes monégasques ont été au coeur des problèmes rencontrés par les Lyonnais. Devant une organisation parfaite, ils ont été totalement perdus, sans inspiration, ni imagination. Leur avantage numérique ne s'est jamais fait sentir tant l'ASM restait campée sur des principes parfaitement maîtrisés. À onze contre dix, même les joueurs de couloir (Traoré, Depay) n'ont jamais tenté de déborder et la timidité, la peur de prendre un contre semblaient gagner au fil des minutes les hommes de Genesio. Ils n'ont jamais été capables de créer des espaces. Il est rare de voir Fekir si peu influent, les latéraux, à l'image d'un Mendy souvent peu lisible dans ses déplacements, offrir aussi peu de solutions.
1/10
Lyon n'a gagné qu'un seul de ses dix derniers déplacements chez un champion en titre en Ligue 1 (3 nuls, 6 défaites), c'était le 19 avril 2013 à Montpellier (2-1).
Lyon a semblé opposer un style proche du handball, parfois, d'une passe à dix sans génie, les joueurs voulant ensuite trop souvent passer dans l'axe ou à gauche en oubliant toute forme de mouvement collectif. Et de passage sur la droite. Dans l'embouteillage près de la surface, personne ne pouvait exister.
Dans ces moments, aucun Lyonnais n'a pu prendre le match à son compte comme il est arrivé si souvent à Fekir de le faire dans un passé récent. C'est là que les garçons de ce calibre peuvent portent un groupe vers des sommets. Ce ne fut pas le cas à Monaco. Et Morel et Marcelo ont eux aussi coulé, comme si les anciens symbolisaient dans leur impact défaillant l'échec à Louis-II. Cette rencontre va servir aux Lyonnais pour prendre conscience du travail qu'il reste à accomplir sur le plan collectif. Et les défauts à gommer, en dépit du classement, pour espérer respirer à haute altitude.
Les Lyonnais ont plutôt bien maîtrisé leur première période avec un bloc assez bas, voire médian, qui permettait à la lourde charnière Marcelo-Morel de plutôt bien gérer la profondeur. Les attaques étaient très également réparties (39 % à gauche, 39 % à droite, 22 % dans l'axe), faisant peser une menace variée sur la défense de l'ASM.
En seconde période, contre des Monégasques réduits à dix, les Lyonnais ont remonté leur bloc face au recul de l'ASM. Ils se sont ainsi plus exposés dans le dos de leur défense centrale, Monaco se créant plusieurs situations de contre. Surtout, ils n'ont pas su être plus dangereux et se sont entêtés à attaquer à gauche (50 %).
Les chiffres dégagent une nette impuissance lyonnaise à peser offensivement en seconde période, malgré la supériorité numérique. Les hommes de Bruno Genesio ont eu une large possession stérile et se sont montrés bien moins précis dans leurs tentatives.
L'Equipe du jour..
Publié le lundi 5 février 2018 à 00:29
Lyon a totalement manqué d'imagination contre un bloc bas dans une seconde période disputée à onze contre dix.
Hervé Penot
MONACO - On le savait avant la rencontre : Lyon connaît souvent des difficultés contre les blocs bas, contre les équipes regroupées. Mais l'OL ne s'attendait pas à vivre ce type de problèmes sur les terres monégasques, contre un adversaire direct à une place
en Ligue des champions. La configuration de la partie a pourtant changé bien des choses et mis en évidence ces faiblesses olympiennes récurrentes.
La soirée d'hier n'a donc pas échappé à la règle, notamment au cours d'une seconde période invraisemblable dans son déroulement. Avec l'expulsion de Keita Baldé, en fin de première période, les blessures en série de pions majeurs (Falcao, Subasic, plus Sidibé, forfait, sans oublier l'absence de Lemar), l'ASM avait décidé, logiquement, de défendre près de sa ligne, de fermer les espaces et d'aspirer l'OL pour les piquer en contre, ce qu'ils ont réussi souvent par un Rony Lopes intenable et auteur du but décisif (3-2, 88e).
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C'est la première fois que Lyon s'incline après avoir mené 2-0 lors d'un match en L1 depuis le 20 mai 2012 face à Nice (3-4).
Les hommes de Bruno Genesio ont montré ce qui les éloignait encore aujourd'hui des meilleurs. En dépit d'une possession de balle hors norme (voir chiffres), d'une domination territoriale, ils n'ont jamais été capables de casser l'ordonnancement des locaux et ne se sont même quasiment pas créé une occasion en quarante-cinq minutes si l'on excepte des centres dans le paquet comme le symbole d'une imagination envolée. Pour preuve : la feuille de stats avec un seul tir cadré sur neuf tentatives, dont certaines parfois désespérées.
De la passe à dix sans génie
En dépit d'une doublette de milieux défensifs avec deux joueurs susceptibles de casser des lignes par la passe (Aouar) ou par la percussion (Ndombele), les créateurs lyonnais ont rebondi sur un bloc serré, compact. Le manque de vitesse dans les transmissions, de finesse, de travail sur les côtés et l'incapacité à étirer les lignes monégasques ont été au coeur des problèmes rencontrés par les Lyonnais. Devant une organisation parfaite, ils ont été totalement perdus, sans inspiration, ni imagination. Leur avantage numérique ne s'est jamais fait sentir tant l'ASM restait campée sur des principes parfaitement maîtrisés. À onze contre dix, même les joueurs de couloir (Traoré, Depay) n'ont jamais tenté de déborder et la timidité, la peur de prendre un contre semblaient gagner au fil des minutes les hommes de Genesio. Ils n'ont jamais été capables de créer des espaces. Il est rare de voir Fekir si peu influent, les latéraux, à l'image d'un Mendy souvent peu lisible dans ses déplacements, offrir aussi peu de solutions.
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Lyon n'a gagné qu'un seul de ses dix derniers déplacements chez un champion en titre en Ligue 1 (3 nuls, 6 défaites), c'était le 19 avril 2013 à Montpellier (2-1).
Lyon a semblé opposer un style proche du handball, parfois, d'une passe à dix sans génie, les joueurs voulant ensuite trop souvent passer dans l'axe ou à gauche en oubliant toute forme de mouvement collectif. Et de passage sur la droite. Dans l'embouteillage près de la surface, personne ne pouvait exister.
Dans ces moments, aucun Lyonnais n'a pu prendre le match à son compte comme il est arrivé si souvent à Fekir de le faire dans un passé récent. C'est là que les garçons de ce calibre peuvent portent un groupe vers des sommets. Ce ne fut pas le cas à Monaco. Et Morel et Marcelo ont eux aussi coulé, comme si les anciens symbolisaient dans leur impact défaillant l'échec à Louis-II. Cette rencontre va servir aux Lyonnais pour prendre conscience du travail qu'il reste à accomplir sur le plan collectif. Et les défauts à gommer, en dépit du classement, pour espérer respirer à haute altitude.
Les Lyonnais ont plutôt bien maîtrisé leur première période avec un bloc assez bas, voire médian, qui permettait à la lourde charnière Marcelo-Morel de plutôt bien gérer la profondeur. Les attaques étaient très également réparties (39 % à gauche, 39 % à droite, 22 % dans l'axe), faisant peser une menace variée sur la défense de l'ASM.
En seconde période, contre des Monégasques réduits à dix, les Lyonnais ont remonté leur bloc face au recul de l'ASM. Ils se sont ainsi plus exposés dans le dos de leur défense centrale, Monaco se créant plusieurs situations de contre. Surtout, ils n'ont pas su être plus dangereux et se sont entêtés à attaquer à gauche (50 %).
Les chiffres dégagent une nette impuissance lyonnaise à peser offensivement en seconde période, malgré la supériorité numérique. Les hommes de Bruno Genesio ont eu une large possession stérile et se sont montrés bien moins précis dans leurs tentatives.
L'Equipe du jour..
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